CFP
préparation d'un numéro spécial de la revue Angles sur "digital subjectivities" 2017-2018
Résumé de l'article
L’autoethnographie est une méthode de recherche alternative liée au mouvement CAP (Creative Analytic Practices). Oscillant sur la frontière entre évocation et analyse, art et science ou subjectivité et objectivité, l’autoethnographie permet une déconstruction de ces dualismes au profit d’une conception relationnelle des phénomènes. À la fois processus et produit (Ellis, 2011), l’autoethnographie m’a permis d’adresser la question du silence : ce terrain caractérisé par l’absence de différentiels significatifs et qui, de par son existence relationnelle au bruit, évolue sans cesse d’un état à l’autre. Dans ces conditions, je me demande ce que devient le silence dans notre ère d’encodages numériques et de sursaturation de bruits médiatiques (S. Turkle, 2012).
Intermédiaires, les médias s’inscrivent en tant qu’encodeurs-décodeurs de nos existences pour permettre l’actualisation continue de potentiels informationnels. Survivant à la multiplication des médiations numériques, le silence se voit radicalement transformé. État et (ré)action, le silence s’inscrit dans les dimensions construites d’une sphère d’existence à la fois propre et partagée, singulière et collective. Les objets techniques, via leur individuation quotidienne, mènent à une redéfinition dimensionnelle de nos capacités psychogéniques. Le silence prend un caractère autre via, notamment, la manipulation de ces dimensions spatiotemporelles. Dans cette présentation, je propose un exercice cartographique pour rendre compte de ces dimensions en constante redéfinitions, opérant au cœur d’existences désormais hybrides.
Notre réalité polymédiatique étant par définition pluridimensionnelle, la cartographie d’un silence se rattache à l’heccéité du monde et de ses objets. Les dimensions du silence se voient actualisées parmi les médiations. Caractérisée par une série de mouvements et de vitesses, c’est une cartographie intime de ma géographie médiatique quotidienne que je propose ici. C’est une mise en évidence d’usages et d’interactions complexes renvoyant à des séquences, à la fois répétitives et créatives, de manipulations sociotechniques. C’est ainsi que j’étudie l’articulation de rapports entretenus quotidiennement avec mon téléphone intelligent et mon ordinateur portable, toujours dans le but de problématiser le caractère transductif du silence exprimé sur différentes plateformes et à différents moments.
Une cartographie visuelle a été établie dans le but d’expliciter cette navigation des espacetemps médiatiques multipliés. La schématisation d’univers médiatiques a été effectuée dans le but de superposer les mouvements, codifiés de manière fonctionnelle, pour ainsi en extraire des pratiques quotidiennes. C’est en œuvrant parmi ces sphères que j’ai pu retrouver le silence.
Notice biographique
Titulaire d’un baccalauréat en psychologie de l’Université d’Ottawa, Christine a travaillé sur la relation entre la mémoire, les émotions et la psychophysiologie. Son intérêt pour l’humain l’a mené dans le programme de Maitrise en Anthropologie où elle s’intéresse entre-autre aux processus d’hybridations technologiques.
Mots-clefs
Autoethnographie ; silence ; code ; pratiques ; cartographie.
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